L' étude historique des noms propres
L’onomastique est née à la fin du XIXe siècle. Le mot, apparu pour la première fois comme substantif en 1868, désignait l’une des activités des rédacteurs du Dictionnaire topographique de la France commencé en 1860. C’est dire l’importance de la branche toponymique de cette étude, l’autre branche étant l’anthroponymie (étude des noms de personnes). Si, dès les années 1880, certains historiens comme Fustel de Coulanges portèrent leur regard sur l’onomastique, celle-ci trouva en Albert Dauzat son véritable fondateur!; entre 1926 et 1948, date de la création de la Revue internationale d’onomastique, il codifia les méthodes et les formules de la discipline. L’onomastique recourt à l’étymologie. L’analyse de l’origine des noms propres permet en effet, d’une part, de les dater, d’autre part, d’en discerner la signification première : Montreuil est ainsi la clairière (—euil) ouverte sur une colline (mont—) vers le Xe siècle. L’onomastique donne également de précieux renseignements ethnologiques, l’étymologie identifiant des origines linguistiques différentes : Autun, par exemple, est d’origine et de fondation romaines (Augustodunum), tandis que Nice fut une fondation grecque (Nikaïa). Les noms de lieux et de personnes renvoient à de multiples réalités : ils peuvent évoquer des caractères topographiques (une colline, une rivière, une clairière), des activités spécifiques (les Lefebvre renvoient à un forgeron initial), des événements historiques (fondation impériale d’Auguste pour Autun déjà évoqué!; victoires militaires pour les très nombreuses " ferme Magenta " et " ferme Solferino " des terroirs français). ANTHROPONYMIE: étude des noms de personnes. TOPONYMIE: étude des noms de lieux.
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