L' étude des noms de personnes

 

 

Le propre de l'homme est de dénommer toutes les choses de son environnement, y compris ses congénères pour des besoins d'identification. Le nom est donc un lien puissant, la première chaîne qui lie entre eux les êtres issus d'ancêtres communs.

1. De 1 à 3 noms

Les Hébreux ne possédaient qu'un seul nom ainsi que les Grecs (Socrate, Périclès...). La civilisation romaine occupa les Gaules de 50 avant J.C. jusqu'aux invasions barbares des 4ème et 5ème siècles et marqua de son emprunte la terre gauloise puis française.

Les Romains portaient 3 noms :

Exemple: Caïus Julius Caesar

Après les invasions barbares, le christianisme effaça les noms de famille et gentiles romains. Il ne subsiste plus que l'unique nom de baptême.

 

 

2. Noms de famille

Dans la France Médiévale, les noms de baptême furent peu à peu complétés par des surnoms et à partir du 12ème siècle, le surnom commença à se transmettre aux enfants pour devenir nom de famille. Cette pratique se généralisa en France au 13ème siècle.

Le surnom est inspiré de plusieurs sources :

Les noms de famille se stabilisèrent définitivement et furent officiellement inscrits sur les registres paroissiaux à partir de 1539.

 

3. Les noms individuels ou de baptême

On les rencontre soit sous leur forme pleine, soit sous leur forme diminutive.

Les noms de baptême très en faveur aux 13ème et 14ème siècles comme JEAN ou PIERRE ont été peu employés comme surnoms. Par contre des anciens noms de baptême d'origine germanique comme BERNARD, ARNAUD, GAUTIER, des noms latino-chrétiens tels ALEXANDRE, MARTIN, sont courants.

Les dérivés germaniques se faisaient au moyen de suffixes. Les plus fréquents sont -ik, -in (ROBIC - BERTIN). Le suffixe latin -ittus donnant -et, -ot et -on, RICHARD devient RICHARDEAU, RICHARDET ; JACQUES se transforme en JACQUAUD, JACQUET.

 

4. Les noms de métiers

Ils apparaissent dès le 12ème siècle. A cette époque le surnom indique le métier exercé par l'individu.

COSSON

Revendeur

FOURNIER

Boulanger

GÂTELIER

Pâtissier

PARMENTIER

Tailleur

SUEUR

Cordonnier

CHAUNIER

Fabriquant de chaux

MITIER

Mesureur de grains

COLLETEUR

Collecteur d'impôt

 

Les hautes dignités civiles ou ecclésiastiques sont également à l'origine de nombreux noms tels que :

LEROY, LEVÊQUE, LEDUC, LECOMTE,...

 

5. Les noms de lieux

Ce sont des noms de provenance (LEBRETON, LORRAIN) ou des noms de voisinage (DUPRE, DUBOURG).

La plupart des noms portés par les familles nobles ou d'ancienne bourgeoisie à particule sont des noms de terre : celui du fief conféré par le souverain en reconnaissance de services rendus ou acheté. La particule, signe extérieur mais faux de noblesse, vient de cette habitude prise par les familles d'oublier le patronyme originel pour ne conserver que le nom du fief. C'est ainsi par exemple que les MONTMORENCY s'appellent BOUCHARD.

 

6. Les sobriquets

Ce sont d'anciens noms communs ou des adjectifs substantivés dont le sens est souvent connu mais l'interprétation en est malaisée. En effet, ils doivent s'expliquer par le sens qu'avait le mot à l'époque et dans la région où le nom de famille s'est formé.

Ainsi, "COQUET" doit s'expliquer par "petit coq" et non par l'adjectif "coquet", diminutif n'étant devenu adjectif qu'au 17ème siècle.