NOTICES DE FAMILLES

EHRET - ERHARD
STUDER - STUTER - SUDTER
ZIMMERMANN
JENN
RICHERT - RICHERDT - RICHARD
TROMMENSCHLAGER
Tschirret - Tschieret - Tschirrart - Tschirhart - Girard
Walter - Walther - Walder

 

 

EHRET - ERHARD

La vallée de Masevaux est le berceau des Ehret

Les anciennes familles ERHARD et EHRET doivent leur nom au prénom Erhard, mis en vogue par le saint évêque de Ratisbonne, originaire d'Irlande. Particulièrement vénéré en Alsace, saint Erhard fut à l'origine de la guérison miraculeuse de sainte Odile. Rappelons qu'Odile, fille du duc Adalric, était née aveugle. Protégée des foudres de son père qui n'avait pas accepté son handicap, elle fut baptisée à Baume-les-Dames par l'évêque ERHARD de passage en ce lieu. Lors de son baptême, elle retrouva miraculeusement la vue. Il n'est donc pas étonnant de rencontrer de nombreuses souches de ce nom en Alsace, sans qu'il y ait forcément de rapport entre elles.

Le patronyme était particulièrement bien représenté dans la vallée de la Doller sous la forme ERHARD et EHRET. C'est cette dernière graphie qui a prévalu, et nombreuses sont encore à l'heure actuelle les familles EHRET demeurant dans la haute vallée de Masevaux.

Nous disposons, et le fait est assez rare pour le souligner, d'une liste d'habitants de la vallée de Masevaux datant de 1515 (archives de la ville de Masevaux). Cette liste, qui a été publiée dans le bulletin Bergha, reprend, village par village, tous les chefs de famille de la seigneurie de Masevaux, de Guewenheim à Sewen. Dans ce document, trois familles ERHARTT sont déjà citées, ce qui laisse à penser que leur présence est bien antérieure. La première famille habitait la ville de Masevaux (Hans ERHARTT), les deux autres demeuraient à Rimbach (celle de Nicolas ERHARTT et celle du fils de Vit ERHARTT).

De nombreux arbres généalogiques

Le curé François-Antoine BEHRA, enfant de la vallée de Masevaux où il repose au cimetère de Wegscheid, fut un généalogiste exceptionnel. Sa vie durant, il a compulsé les registres anciens pour reconstituer les familles des paroisses dont il a eu charge d'âmes. Par amour pour sa vallée, il a aussi réalisé des listes et arbres généalogiques des familles de la haute vallée de la Doller. Ces travaux, déposés par l'abbé HAAN aux Archives Départementales à Colmar, constituent une mine irremplaçable pour le généalogiste. Les listings concernant la famille EHRET comportent de nombreux feuillets reprenant près de deux cents couples avec leurs enfants, de la fin du XVIè siècle à la fin du XIXè. Ils sont complétés par une douzaine d'arbres généalogiques de différents formats.

Moulins et étangs

Le XVIIè siècle fut sans conteste une des périodes les plus sombres de notre histoire. La guerre de Trente ans, avec son cortège de calamités, était passée par là. En 1632, la ville de Masevaux fut mise en état de défense. Quatre gardes se relayaient jour et nuit, touchant un salaire de quinze sols. Un maître de la garde, au salaire de deux livres (soit 40 sols), assurait la bonne exécution des tours de garde et des rondes. Un état dressé par le greffier de la ville le 15 juin 1632 donne le détail de la taxe à payer par chaque habitant de la ville pour ces frais de garde. Cet état dénombre une bonne douzaine de familles EHRET-ERHART dont celle de Jean, le savetier.

La guerre avait sans doute attiré à l'abri des fortifications de la ville de nombreux habitants des villages de la vallée, ce qui explique cette densité des EHRET alors que la plupart habitaient à cette époque la haute vallée.

En 1659, le dénombrement des familles Erhard de la vallée de Masevaux en situe trois dans la ville, une à Niederbruck, quatre à Kirchberg, une à Wegscheid et cinq à Rimbach. Le riche notariat ancien de la seigneurie, en partie publié dans le bulletin Bergha, renferme de très nombreuses mentions de cette famille pour le XVIIè siècle. Contrats de mariage, ventes, achats, certificats d'apprentissage font mieux apprécier la vie quotidienne de nos aïeux.

En 1659, Georges ERHARD dit le vieux, maire de la haute vallée de Masevaux (dont le siège était Sewen), épousait par contrat la veuve de Jacques BAUR de Michelbach. Quelques années plus tard, sa fille Anne-Marie se maria avec Adam STEGER, fils de Michel STEGER, maire de la haute vallée (contrat de mariage d'août 1668).

En 1662, un Georges ERHARD, de Langenfeld, acheta un petit moulin à Niederbruck. Ce bâtiment était constitué du moulin avec la maison d'habitation, la grange, le pressoir à huile, un jardin et quelques champs et prés, le tout d'un seul tenant. Quatre années plus tard Georges ERHART et Adam STEGER louaient à un ressortissant Suisse (Jean DIETRICH de Fribourg) leur moulin à farine de Kirchberg pour une durée de six années. Le bail n'arriva probablement pas à son terme puisqu'en 1670 les mêmes propriétaires relouèrent le dit moulin au meunier Gaspard HUG. Le bail fut concédé pour un an, de la Saint-Martin 1670 à la Saint-Martin 1671.

Georges ERHARDT, qui semble avoir eu beaucoup de biens, acheta en 1671 l'étang du Gresson à son beau-frère Pierre VERNIER de Belfort (voir au sujet de cet étang l'étude de Jean-Marie EHRET parue en 1992 dans l'annuaire "Patrimoine Doller" numéro 2). Quelques années auparavant déjà, Constantin ERHART était propriétaire d'un étang à Wegscheid. En 1660, l'étang est mentionné comme étant complètement envahi par la végétation suite à la guerre.

Enfin, en 1690, Georges ERHART loua pour une période de trois ans son moulin à farine et son pressoir à huile de Langenfeld à Antoine LIECHTER, meunier de Langenfeld.

Curés de Tagsdorf et Traubach

Le remarquable travail de Louis KAMMERER sur le clergé d'Alsace d'Ancien Régime évoque trois ERHART de Masevaux qui se vouèrent à la prêtrise. Le premier, Jean Georges, né en 1716 à Masevaux, fut curé de Tagsdorf. Le second, Jean-Jacques-Valentin, fils du sergent seigneurial de la ville, fut ordonné prêtre en 1767. Le dernier, François-Xavier, né en 1751 à Masevaux, fils du marchand André ERHARD et de son épouse Anne-Marie ARNOLD, eut une vie bien remplie. Ordonné en 1779, il fut vicaire puis curé de Sentheim. Emigré en Suisse sous la Terreur pour ne pas avoir à prêter le serment révolutionnaire, il rentra en 1802 et fut curé de Guewenheim puis de Traubach. Après un bref passage à Saint Amarin (1816), il revint à Traubach où il décéda en 1828.

Autre élément permettant de mieux appréhender la conviction religieuse de cette famille, le registre des miracles de Mariastein mentionne la grâce obtenue en 1675 par Marie ERHARD. Originaire de Masevaux, elle souffrait de terribles maux de tête dont elle ne fut délivrée que par l'intercession de Notre Dame de Mariastein.

Famille d'artisans, les ERHART de Masevaux possédaient plusieurs immeubles dans la ville. Ils participaient à la vie commerciale et administrative de la cité. En 1663, Jean-Jacques ERHART, bourgeois du lieu et maître sellier, donna un certificat de fin d'apprentissage à Melchior HENNEMANN de Delle. Pendant trois années, ce dernier avait appris le métier de sellier chez son maître comme le voulait la coutume.

A travers le monde

Après s'être développé dans un secteur géographique bien délimité, les EHRET-ERHARD ont essaimé en Alsace, en Europe et à travers le monde.

Dès 1692, un partage apprend que Marie-Ester ERHART de Masevaux était l'épouse de Jean ANDRES de Zillisheim. L'année suivante, nous trouvons le contrat de mariage passé par Catherine, la fille de Jacques ERHARD de Masevaux, avec Jean STEBLER venu de la région de Soleure et se trouvant chez son frère à Heywiller (notariat d'Altkirch).

Tout au long des XVIIè et XVIIIè siècles, des EHRET de la vallée de Masevaux se sont installés dans la vallée voisine de Saint-Amarin où ils ont fait souche, en particulier à Willer-sur-Thur et Mollau.

Pas moins de trois EHRET originaires de Rimbach firent partie des armées napoléonniennes avant 1810. Dès 1817, les EHRET participèrent à l'aventure américaine. Cette année-là, Sébastien EHRET de Rimbach fit sa demande de passeport, de même que Michel EHRET de Mollau (ce dernier avec toute sa famille). Entre 1845 et 1857, quatorze familles EHRET sollicitèrent des autorisations de départ vers l'Amérique. Venant d'Oberbruck, Wegscheid, Masevaux, Rammersmatt et Moosch, elles partirent à New York (point de départ vers d'autres destinations) ou la Nouvelle-Orléans.

André GANTER
CDHF - 5, place St-Léger - 68500 GUEBWILLER - tél: 03 89 62 12 40 - http://www.cdhf.net le CDHF est une création du Conseil Général du Haut-Rhin


STUDER - STUTER - SUDTER

Le nom de famille STUDER est assez courant en Alsace. On peut y voir deux origines. La première est en rapport avec le mot de vieil allemand "stuot" signifiant le haras. Le "Stuter" était alors le palefrenier. La seconde étymologie vient du mot "stude" qui indique un poteau vertical servant à fixer la vigne, mais qui peut aussi désigner l'action de former les épis. Quoi qu'il en soit quant à l'interprétation du nom, on peut aujourd'hui constater qu'il est assez courant dans la vallée de Masevaux, tant dans la ville même de Masevaux qu'à Dolleren. Le nom est aussi bien présent à Hagenthal et Wittenheim, ainsi qu'à Buhl et Guebwiller.

Une ancienne famille helvétique

Les STUDER sont très nombreux chez nos amis helvétiques . Le Dictionnairte Historique et Biographique de la Suisse leur consacre une importante notice et distingue les différentes souches. Celle de la ville de Berne débute avec Peter STUDER cité en 1593 dont le blason était "de gueules au coeur au naturel transpersé d'une flèche d'argent, posée en barre, surmonté d'une croisette du même accompagné de deux étoiles d'or à six rais, l'une à dextre en chef, l'autre à senestre en pointe; trois coupeaux de sinople en pointe".

Au canton de Lucerne les familles STUDER sont très répandues et l'ouvrage cité mentionne, entre autres, Hans STUDER secrétaire de l'Entlebuch en 1543 et Kaspar STUDER bailli de Malters en 1639.

Dans le canton de Saint Gall les graphies STUDER et Stauder sont connues. La famille de la ville de Saint Gall portait "d'azur au buisson d'or mouvant de trois coupeaux de sinople". De Saint Gall sont issus Christian STUDER (1458-1531) et Franziskus STUDER. Le premier fut capitaine en France et ses petits-fils prirent le nom de STUDER VON REBSTEIN. Le second, né vers 1486, fut également capitaine en France et à l'origine de la branche des STUDER VON WINKELBACH.

A Soleure une souche bourgeoise portait "d'argent à trois fleurs de gueules tigées de sinople, accompagnées en pointe de trois coupeaux de même".

La souche de Fribourg est connue dès le XIVè siècle avec Jacques STUDER. L'un de ses fils, prénommé Jean, se fixa à Avignon en 1397.

Enfin le canton de Zurich abritait lui aussi une ancienne famille STUDER dont les armoiries portaient comme meuble la branche feuillée ou la tige aux trois fleurs.

De la Suisse vers l'Alsace

Les grands mouvements migratoires de la seconde moitié du XVIIè siècle, consécutifs au dépeuplement de la guerre de Trente Ans, ont drainé vers l'Alsace une quantité impressionnante de familles suisses. Etudiés par plusieurs historiens et sociologues ces déplacements seront mieux connus le jour où l'essentiel des sources d'archives ayant trait à ces familles sera dépouillé.

L'étude systématique des registres paroissiaux anciens du Haut-Rhin, grâce au programme Alexsys et au logiciel SAIREPA, donne déjà des résultats intéressants.

Ainsi, il ressort de ces travaux qu'à Blodelsheim fut baptisé en 1670 Christian, le fils de Christian STIDER venant du canton de Lucerne.

A Westhalten c'est Jacques STUDER, natif d'Escholzmat, qui par son mariage avec Eve MESITERMANN en 1737 fut à l'origine d'une souche locale.

Dans le Sundgau citons, toujours à partir des travaux Alexsys, la présence des STUDER à Brunstatt, Bruebach, Dornach, ainsi qu'à Lucelle où la famille travaillait à la verrerie vers 1670. Il en est de même pour les registres paroissiaux de Friesen, Eglingen, Luppach etc..

D'autres travaux nous donnent des indices sur la provenance suisse des souches de Folgensbourg (S. ALLEMAN) ou Leymen (A.GANTER). La fréquence du nom ne simplifie pas les recherches.

Citons le cas de Spechbach où en 1664 se maria Pierre STUDER du canton de Soleure, puis en 1669 Vérène STUDER venant de Pfaffnau (canton de Lucene) et enfin en 1681 Gédéon STUDER de la région de Délémont.

Les cantons réformés, comme Zurich et Berne, ont fourni leur contingent d'émigrés vers les paroisses réformées de Haut Alsace. Illzach en est un cas typique et cette localité accueilla, en 1675, Benoit STUDER originaire de Herzogenbuchsee, canton de Berne. Il y épousa cette année là Vérène BUCHER native du canton de Zurich.

Les Studer de la vallée de Masevaux

Ancienne et nombreuse, la famille STUDER de la vallée de Masevaux est déjà présente bien avant la guerre de Trente Ans et pose donc le problème de son origine. Robert BEHRA, généalogiste américain, vient de trouver leur trace dès 1567 dans un ancien terrier conservé aux Archives de Masevaux (bulletin BERGHA du CDHF).

A cette époque les STUDER habitent déjà Rimbach où leur dévelopement fut très important. Ils demeuraient également à l'annexe de Horben où ils tenaient le moulin. Le curé François Antoine BEHRA avait dressé au début de ce siècle l'arbre de cette famille.

Si la souche la plus nombreuse se cantonnait à Rimbach, une autre habitait Masevaux où nous trouvons, lors du dénombrement de 1659, la mention de Jean STUDER, le charpentier.

Depuis le fond de la vallée de Masevaux des rameaux se sont fixés vers le débouché et au-délà, comme à Guevenatten, Traubach et Burnhaupt, mais aussi dans la vallée voisinne de Saint Amarin et plus précisement à Moosch où Jean Jacques STUDER obtint le droit de bourgeoisie en 1670. La souche de Rimbach fut aussi à l'origine de celle de Kruth et de Wattwiller.

Toutefois dans la vallée se Saint Amarin il faut veiller à ne pas confondre les STUDER venant de Rimbach à ceux, habitant la basse vallée et issus de Pierre STUDER. Ce dernier, demeurant au canton de Lucerne eut un fils prénommé Jean Jacques. Né vers 1678 Jean Jacques épousa à Willer sur Thur en premières noces Judith WALTER et en secondes noces Agathe MUNSCH. Le seul fils du prémier lit, Désiré STUDER, eut treize enfants de son épouse Marie Agathe MUNSCH. De la seconde union de Jean Jacques, avec Agathe MUNSCH, naquirent onze enfants. Malheureuesement, comme cela était généralement le cas, plus de la moitié décédèrent en bas-âge.

D'autres souches

Sans vouloir être exhaustif, il convient de citer les STUDER de Steinbach et Uffholtz. Ceux de Steinbach sont présents dès la fin du XVIIè siècle avec Gaspard STUDER. Son fils, Philippe, se maria en 1697 avec Christine SCHWOB à Altenach, lieu d'origine de l'épouse. A Uffholtz les actes notariés attestent la présence en 1732 de Jean STUDER. Il intervint dans la succession de Joseph WALCH et Marie Eve HUG en tant que créancier pour livraison d'objets en verre. On peut logiquement penser, au vu des patronymes, du lieu et des objets, que Jean STUDER était verrier et probabelment en famille avec les STUDER de Lucelle.

D'autres STUDER habitaient Ribeauvillé, Kientzheim, Kaysersberg et Zimmerbach. Ceux de Logelheim et d'Eguisheim venaient de Herrlisheim.

Des souches suisses, du canton de Lucerne, s'étaient fixées à Soultz, Rouffach, Kaysersberg, Pfaffenheim et Fesenheim.

Dans la vallée du Florival

La paroisse de Lautenbach et son annexe de Linthal ont vu, aux cours du XVIIIè siècle, trente deux mariages où l'un des conjoints était un STUDER (travaux de Thierry SCHMITT). Les branches possédaient le droit de bourgeoisie, tant à Lautenbach qu'à Linthal. Elles sont en parenté étroite avec la famille STUDER qui habitait le Belchenthal.

Le petit village de Murbach, dont l'essentiel de la population se trouvait autrefoit au hameau du Belchenthal, fut bien éprouvé avec l'ensemble de la vallée par les guerres du XVIIè siècle. Dès la paix de 1648 l'immigration suisse fut importante et un document de 1653 nous parle de Jean STUDER. Originaire de Mümliswil, canton de Soleure, il vint en 1648 habiter à Feldbach où il résida pendant cinq années. Par mariage il était apparenté aux ECKETSWILLER de Friesen et aux LITZLER de Waldifghoffen. Jean STUDER donna le trente novembre 1653 une procuration à son gendre, Jean Thiébaut BENDELIN scieur de Guebwiller, afin que ce dernier puisse se rendre à Feldbach pour régler des problèmes de succession.

L'analyse des inventaires de partage du XVIIIè siècle de la commune de Murbach nous apporte quantité d'information sur les STUDER. En 1708 on procéda au partage des biens de feu Ulrich WEHRLIN, bourgeois du Belchenthal. A cette occasion son gendre, Jacques STUDER époux de la fille Ursule WEHRLIN, apposa sa marque au bas du document: il signa en faisant trois fleurs stylisées sur un seul pied. Il est pour le moins troublant de constater la similitude de sa signature et celle des armoiries des STUDER de suisse, notamment ceux de l'Entlebuch. De ses trois unions il eut de nombreux enfants. Citons les deux fils du premier lit avec Ursule WEHRLIN: Jean, auteur de la branche de Linthal, et Jean Pierre parti au loin dès 1709. Avec sa seconde femme, Catherine BECK, il eut sept enfants dont Madeleine, l'épouse de Jean SCHAFFHAUSER et Anne Marie femme de Jean Thiébaut CLAD tous deux de Linthal. Enfin avec Vérène HAUMESSER il eut encore une fille Barbe. Cette troisième épouse venait de la seigneurie de Lenzburg en Argovie et, de confession réformée, s'était convertue au catholicisme. En 1717 Jean STUDER obtint l'autorisation de se rendre dans le village natal de Vérène HAUMESSER afin de récupérer l'héritage de son épouse. En 1736 le bétail que possédait la famille dans sa ferme du Belchenthal se composait de trois vaches, un veau, un bouc, deux cochons et huit poules. Jean STUDER décéda vers 1740 après avoir acquit le droit de bourgeoisie auprès du prince-abbé de Murbach. L'inventaire détaillé rédigé afin de procéder au partage de ses biens est particulièrement intéressant. Non seulement il donne la composition exacte de la famille à cette époque (et c'est ainsi que l'on apprend qu'un fils, Jacques, habitait alors Haguenau) mais il énumère aussi tous les biens, ustensiles, outils, créances. Preuve d'une certaine aisance, le défunt possdéait quelques pièces d'argent et avait à son service une servante prénommée Suzanne.

 

André GANTER
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ZIMMERMANN

 

Le nom de famille ZIMMERMANN indique un nom de métier, celui de charpentier, l'homme qui travaille le bois et qui construit la charpente. Sa fréquence n'est donc pas synonyme de parenté et de nombreux ZIMMERMANN apparaissent dans les villages alsaciens sans qu'il faille leur rechercher une origine commune.

Feu l'historien Louis ABEL s'était intéressé à l'origine de quelques noms de familles du Sundgau. Dans la revue de l'association "Maisons Paysannes d'Alsace" intitulée "Espace Alsacien", il a publié plusieurs notices ayant trait à ce sujet.

Dans le numéro 21 (octobre 1982), il avait consacré deux pages à l'origine du nom ZIMMERMANN et donnait quelques références tirées de ses très nombreuses notes prises aux archives cantonales de Bâle.

Pour Schlierbach, il avait relevé la présence d'un Conrad CARPENTARIUS dès 1284 dans un registre de cens revenant au couvent bâlois de Saint-Alban. Grâce à l'étude de documents postérieurs, il pouvait démontrer la transformation du nom vers sa forme germanique ZIMMERMANN (carpentarius est le mot latin signifiant charpentier).

De Schlierbach, les ZIMMERMANN ont probablement essaimé à travers tout le Sundgau. Dès le XVIè siècle, ils étaient présents à Bruebach, Rixheim, Riedisheim etc.

Dans la réalisation de ses nombreux arbres généalogiques, l'abbé François-Antoine BEHRA, auquel les généalogistes font souvent référence, s'était intéressé aux ZIMMERMANN. Nous connaissons les arbres et tableaux qu'il a produit pour les souches ZIMMERMANN de la haute vallée de Saint-Amarin, de la haute vallée de Masevaux, ainsi que de Hundsbach et Hausgauen, mais il en a probablement réalisé bien d'autres.

Des souches très anciennes existaient également à Goldbach-Altenbach, Thann, Wittelsheim, Saint-Hippolyte, Meyenheim, etc.

Ceux de la vallée de Masevaux sont d'implantation ancienne. En 1689 Jean Henri Nicolas ZIMMERMANN épousa à Sewen Madeleine ERHART de Kirchberg. Leur descendance si fit grâce aux alliances avec les familles SURGANT, MANIGOLD, KOHL, LEHEMANN et BAUMGARTNER, et cela sur les deux premlières générations. L'arbre dressé par le curé BEHRA en compte sept.

Une autre souche, fixée à Oberbruck au XVIIè siècle, vit la naissance d'un rameau dans la vallée de Thann. Ce rameau eucomme auteur Jean Martin ZIMMERMANN, natif de la vallée de Masevaux, et qui épousa en 1685 à Willer sur Thur Anne FREYBURGER issue d'une ancienne famille de Bitschwiller. Le couple aura dix enfants, tous baptisés à Willer alors paroisse importante regroupant également les habitans de Bitschwiller, ainsi que ceux de Goldbach et de Neuhausen.

Le travail d'analyse des registres anciens d'Altenach (ALEXSYS cahier 5) apprend l'arrivée à Altenach à la fin du XVIIè siècle de Jacques ZIMMERMANN. Venu d'Altkirch, il épousa en 1684 à Altenach Catherine NICOLAS; le couple eut plusieurs enfants.

En 1712, un autre Jacques ZIMMERMANN, originaire du Puix, vint chercher épouse à Altenach en la personne d'Anne-Marie HAAS. Les villages voisins de Friesen et Hindlingen abritaient aussi des familles ZIMMERMANN. Elles étaient alliées aux familles ERHARD, HAGER, HERTZOG, HOFF, KIENÉ, MULLER, etc...

A Bettendorf, nous connaissons deux anciennes familles ZIMMERMANN grâce aux certificats de filiation délivrés par les autorités du bailliage seigneurial d'Altkirch. Le premier certificat fut donné en septembre 1654 à Jean ZIMMERMANN de Bettendorf, fils de Jean et de Vérène RINGLER. Le second, octroyé en mars 1657, concernait Melchior ZIMMERMANN, natif de Bettendorf. Fils de Morand et d'Anne RINGLER, Melchior partit s'établir à Ruederbach. Dans ce dernier village naquit en 1718, comme fils de Georges ZIMMERMANN et de Catherine PFLIEGER, Sigismond ZIMMERMANN, futur curé de Koetzingue (KAMMERER).

A Wittersdorf, les ZIMMERMANN étaient nombreux. En 1698, trois familles y possédaient un train de culture: celles de Georges, Jacques et Sébastien. Ce dernier avait épousé, suivant contrat daté du 11 juin 1688, Catherine HURST, fille de Morand bourgeois du même lieu.

A Ballersdorf, les contrats de mariages de la seigneurie d'Altkirch révèlent la présence d'Appolinaire ZIMMERMANN, marié en 1705 à Odile LUDWIG, et Léonard ZIMMERMANN, marié en 1719 à Marie Stoessel de Spechbach-le-Haut.

A Dietwiller, les ZIMMERMANN sont présents depuis plusieurs siècles. Michel ZIMMERMANN et Ursule SCHLATTERER, tous deux de Dietwiller, se marièrent à Schlierbach en 1624. En 1660, Jacques ZIMMERMANN y épousa Madeleine KLENCK. L'union fut bénie par Michel ZIMMERMANN, curé de Bruebach, de Didenheim, Ruelisheim et Munwiller. Né en 1634 à Dietwiller, il était fils de Michel et d'Ursule SCHLATTERER.

A Blotzheim, les ZIMMERMANN étaient nombreux dès le tout début du XVIIè siècle. En 1607, le curé inhuma l'épouse de Conrad ZIMMERMANN, personnage qui mourut lui-même trois ans plus tard. En 1608, le prêtre bénit l'union de Thiébaud ZIMMERMANN et Anne FUX. Les registres paroissiaux anciens du lieu contiennent de très nombreux actes concernant la famille ZIMMERMANN. Le fonds notarial prérévolutionnaire de Blotzheim apporte également des compléments forts utiles. A la fin du XVIIè siècle, plusieurs ZIMMERMANN passèrent des transactions immobilières. Ainsi, Thiébaud vendit des terres et des vignes à Georges SCHERMESSER, à Jean-Jacques MULLER, à Jean-Jacques KELLER, à Nathan DREYFUS, au chirurgien de Hégenheim Marc BACHER, aux familles SCHNELL, PETER, etc...

Au XVIIè siècle, les ZIMMERMANN étaient cordonniers et meuniers à Blotzheim (travaux d'Aimé ZIMMERMANN de Kembs). La famille ZIMMERMANN est implantée à Aspach-le-Bas et Aspach-le-Haut depuis au moins le XVIIè siècle. Le dépouillement des registres anciens des deux Aspach, réalisé par Christiane BAUR de Vieux-Thann, contient de nombreuses mentions ZIMMERMANN. Georges, le père, avait épousé Elisabeth DIETEMANN d'Enschingen. Le couple eut quatorze enfants entre 1738 et 1756. En 1754, Georges reçut le brevet de maître de poste pour le relais de la poste aux chevaux d'Aspach-le-Bas. Il fut également maire de la localité jusqu'à son décès survenu en septembre 1784. Parmi ses enfants, quatre suivirent ses traces. Jean-Thiébaut fut le gérant du relais d'Issenheim dès 1769 et François-Joseph prit la succession de son père à Aspach-le-Bas. Les filles Elisabeth et Gertrude épousèrent deux frères, Ignace et Joseph WALDER, maîtres de poste à Friesenheim et Marckolsheim. Plusieurs notices ont déjà été consacrées à ces familles de maîtres de poste par Jean KAUFFMANN, Roger RICHARD et Michel HAERING. Un autre fils de Georges prénommé François-Ignace fut curé de son village natal. Il émigra en Suisse pendant la Terreur et revint à Aspach-le-Bas en 1802 où il décéda en 1812. Sa pierre tombale est toujours conservée dans le mur de l'église paroissiale.

 

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JENN

Tout comme JENNY et JENNER, le nom de famille JENN est un diminutif du prénom Jean (Johannes). Cette forme particulière, malgré quelques souches éparses, est bien localisée entre la vallée de la Largue et celle de Masevaux.

Dès 1599, des JENN figurent dans les registres paroissiaux de Soultzmatt. Cette année-là, Georges JEN d'Osenbach épousa Maria CLAUSER originaire de "Woll". Woll était le nom attribué par les Alsaciens au village de La Bresse, et le patronyme de l'épouse, CLAUSER, constituait très probablement une traduction d'un nom tel que COLAS ou COLIN.

A Cernay, le dénombrement de 1659 indique la présence de Michel JENN, vigneron de profession, né vers 1593. Il n'eut qu'un enfant, né après 1634, probablement de Barbe qui épousa en 1667 Nicolas BOLLINGER. Cette famille JENN possédait des terres au ban de Wittelsheim. En 1684 fut rédigé un contrat de mariage entre Jacques JENNE, fils du défunt Jacques JENNE de Didenheim, et Françoise BRANDENBURGER fille de Brunstatt.

Depuis 1515

Un dénombrement des chefs de familles de la vallée de Masevaux, réalisé en 1515 et publié dans le bulletin BERGHA, mentionne quatre porteurs du nom, sous la graphie JENNE. Cela laisse supposer une implantation déjà bien plus ancienne, probablement avant la fin du XVè siècle.

Trois d'entre eux habitaient Sentheim : ce sont Jacob (Jacques), Hanns (Jean) et Diepolt (Thiébaut). Le quatrième, Claus (Nicolas), était établi à Guewenheim. Une dizaine d'année avant ce recensement, la fabrique de l'église Saint-Martin de Masevaux avait constitué une rente annuelle de quinze sols en sa faveur. Cette rente fut versée par Henri JENNE contre un capital de quinze livres, monnaie de Bâle.

L'analyse des actes de succession de Bourbach-le-Bas entre 1624 et 1683 montre la présence des JENN en ce lieu. Ils étaient bourgeois de la localité et traversèrent, tant bien que mal, les calamités de la guerre. Vers 1637, Jean JENN quitta sa terre natale pour la Suisse, fuyant la soldatesque. En 1656, il n'était toujours pas de retour et sa famille n'avait aucune nouvelle. Deux années avant, on avait réglé la succession de feu ses parents Henri JEHEN et Elisabeth HUGLIN. A cette occasion, sa part d'héritage d'un montant de 250 livres lui fut réservée "au cas où il reviendrait".

Le registre paroissial de Guewenheim comporte un essai de reconstitution des familles réalisé en 1679 par le curé. Dépouillé par Christiane BAUR, cet état des familles a été publié dans le BERGHA. On y trouve en particulier Jean JENN, fils de Jean et de Suzanne RIEDER, qui laissa postérité par son fils François. De Sentheim et Bourbach, la famille essaima dans la vallée et au dehors. C'est ainsi qu'un Jean JENNE, veuf de Françoise SINGER de Bourbach, alla se marier en 1755 à Saint-Nicolas-des-Bois, dépendance de la paroisse de Rougemont-le-Château.

Une autre branche, issue de Nicolas, s'installa à Niederbruck. Le curé François Antoine BEHRA en a dressé un arbre sommaire vers 1906.

L'ancienne souche de la vallée basse de Masevaux a fait l'objet d'une étude réalisée en 1993 par un descendant, Yves JENN d'Issy-les-Moulineaux. Intitulée "Généalogie descendante de la famille JENN de Bourbach-le-Bas, Niederbruck, Sentheim ... depuis 1621", cette étude est consultable au Centre Départemental d'Histoire des Familles à Guebwiller.

Ammertzwiller

Une souche de la famille JENN est présente à Ammertzwiler et dans les proches environs depuis plusieurs siècles. Dès 1604, un certain Bernard JEN d'Ammertzwiller entra en procédure judiciaire avec Béat ULRICH du même lieu pour une raison qui nous échappe. En 1659, Thiébaut JENN, laboureur de profession, habitait le village. Ses descendants figurent dans le livre des familles d'Ammertzwiller. Nous y notons le couple Jean JENN et Marguerite WETZEL, dont deux fils eurent postérité: Joseph, qui s'unit en 1729 à Françoise HINDERER, et Jean Thiébaut, qui épousa en 1734 Anne Marie FUCHS. Un fils du premier, prénommé Jean Jacques, épousa en 1752 Barbe DIETEMANN qui lui donna dix enfants. L'aîné, Jacques, fut ordonné prêtre en 1777 après des études au séminaire de Porrentruy. Curé de Tagolsheim, il dut alors s'expatrier pour ne pas avoir à prêter le serment révolutionnaire. Revenu après la Terreur, il administra Luemschwiller puis Hundsbach où il décéda en 1826 (KAMMERER).

Une partie importante des JENN d'Ammertzwiller pouvait prétendre à la bourse d'études créée par Thiébaut HAENNIG de Dannemarie. La jonction familiale remontait au mariage de Jean JENN avec Claire Anne SCHNOEBELIN. Fille de Mathis SCHNOEBELIN et Barbe HAENING, sa mère était la soeur du fondateur.

Gildwiller

A Bernwiller, Thiébaut JENN était prévôt de la localité. Originaire d'Ammertzwiller, il avait épousé Elisabeth HENNER d'Eschentzwiller. Il fut présent en 1698 au renouvellement des biens que possédait l'abbaye de l'Oelenberg au ban de Bernwiller. Il était assisté par sept jurés: Thiébaut WETZEL, Thiébaut SCHMERBER, Adam WETZEL, Jacques GEIGER, Béat DIDNER, Jean Jacques DEIBER et Romain WADEL. Il mourut en septembre 1729. La paroisse-mère de Gildwiller abritait elle aussi une famille JENN, sans doute originaire d'Ammertzwiller. Nous trouvons trace dans les anciens registres de Nicolas JENNE, bourgeois et maire du village, dont l'épouse Catherine SCHERER décéda en novembre 1724. Citons aussi les conjoints Jean JENN, bourgeois de Gildwiller, et Barbe BUESINGER, décédés à quatre mois d'intervalle en décembre 1729 et avril 1730.

André GANTER
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RICHERT - RICHERDT - RICHARD

Le patronyme RICHERT est issu du prénom germanique Richard.

Les grandes souches haut-rhinoises sont implantées à la limite linguistique des parlers germanique et roman. La forme RICHARD est par ailleurs souvent utilisée alternativement avec RICHERT. Les souches sundgauviennes ont évoluées vers les formes RICHERT et RICHERDT. Dans une compilation sur le patronyme réalisée par Jean-Louis KLEINDIENST et publiée en 1990 sous l'égide de la Société des Amis du Vieux Zellenberg, l'auteur mentionne plusieurs familles du nom dès le XVIIè siècle à Riquewihr, Beblenheim, Zellenberg, ainsi que Colmar, Bergheim, Rustenhart etc.

A Colmar, notons le mariage en 1768 de Marie-Françoise RICHERT avec François-Joseph FERRY: elle était l'arrière-grand-mère de Jules FERRY. Dans le Sundgau, les RICHERT sont présents, sous la forme RICHARD, en 1659 à Dannemarie, Traubach-le-Bas et Wolfersdorf.

On les retrouve en 1698 à Altkirch, Hirtzbach, Saint-Ulrich, Bouxwiller, etc. Plus près de la cité industrielle de Mulhouse, le village alors autonome de Dornach renfermait une ancienne famille RICHERT dont une branche s'établit à Wittenheim en 1699. De nombreux actes notariés concernant cette famille sont conservés aux archives de la ville de Mulhouse. Le répertoire de ces actes a été publié dans les colonnes du bulletin généalogique BERGHA (numéro 52 -janvier 1991).

Dans la vallée de la Largue, Saint-Ulrich abrite depuis fort longtemps une famille RICHERT. En 1690, Urs (en français Ours) RICHERT de Saint-Ulrich avait épousé à Mertzen Catherine WIRTH de Largitzen. Urs figure au dénombrement de 1698 en qualité de manouvrier. Né vers 1660, il fut inhumé au cimetière de Saint-Ulrich par le curé FROSSARD en octobre 1720. Ses fils Jacques, Urs et Léonard se marièrent à Mertzen. Le premier en avril 1721 avec Anne WOLF de Strueth, le second quelques années plus tard avec Anne-Marie BEURET de Fulleren. Le troisième s'unit en février 1735 à Barbe CONRAD de Saint-Ulrich. Ce couple eut, parmi ses enfants, un fils prénommé Jean-Ulrich. Marié en 1766 à Anne-Marie FLURY, Jean-Ulrich était le trisaïeul du général Xavier-Augustin RICHERT (1879-1975) dont la biographie a été tracée notamment par Pierre KRAFT ("L'Alsace" des 13, 15 et 16 mai 1984). Une plaque qui commémore l'enfant illustre de Saint-Ulrich a été dévoilée en 1984. D'autres membres de la famille firent carrière dans l'armée, comme Gaspard RICHERT qui faisait partie en 1807, pendant les campagnes napoléoniennes, du 61ème Régiment de Ligne stationné à Worms. Grâce au remarquable travail de Francis Richerdt de Wittersdorf, nous sommes à présent bien renseignés sur les Richerdt de Bouxwiller. L'ancêtre de la famille est Jean RICHERT, époux d'Ursule Dentz, dont le fils, prénommé Jacques, fut baptisé en novembre 1695 à Bouxwiller. Plusieurs générations de Richerdt se succédèrent dans ce village, s'alliant à de nombreuses familles, entre autres les Bitschy, Dirrig, Doppler, Keller, Koch, Ruchty, Ruetsch et Tschabath. Les descendants de ces Richerdt se sont réunis notamment à Altkirch pendant l'été 1974.

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TROMMENSCHLAGER

Les TROMMENSCHLAGER doivent leur nom au métier qu'exerçait probablement leur ancêtre.

Ce métier, joueur de tambour, était assez fréquent au Moyen-Age. Il a également donné naissance aux noms français TABOURIN, TABURET, TABOUREUX, etc...

Une ancienne souche à Eschentzwiller

En 1573, Henri TRUMENSCHLAGER possède des terres à Eschentzwiller. Il verse, pour ces biens, une redevance annuelle à Mulhouse. Un autre document, conservé aux Archives de ville de Mulhouse et étudié dans le BERGHA, comporte les redevances dues à l'église Saint-Etienne à Mulhouse pour l'année 1575. Parmi les personnes qui payent un cens pour des biens à Eschentzwiller, nous retrouvons Henri TRUMMENSCHLAGER, avec d'autres noms tels que WELLER, HEINRICH, MEDER, NUNNENMACHER et NITHART.

Les Trommenschlager tous d'Ederswiler ?

Plusieurs souches portant ce nom existent en Haute Alsace. L'une d'elles, de la vallée haute de Masevaux (Sewen-Dolleren) a été étudiée par Michel SCHMITT du Cercle Généalogique d'Alsace.Cette étude a fait l'objet d'une plaquette publiée en 1985 par l'auteur.

La souche, toujours importante, est originaire d'Ederswiler. Cette localité suisse, faisant partie de la paroisse de Roggensbourg, se trouve non loin de Kiffis. Curieusement, les différentes familles TROMMENSCHLAGER du Sundgau viennent toutes du même secteur.

Ils exerçent, dans la vallée de Masevaux, la profession de charbonnier et vivent souvent en dehors des villages, sur leur lieu de travail (comme par exemple à la Fennematt). Cette profession de fabricant de charbon de bois semble avoir été privilégiée dans la famille TROMMENSCHLAGER. Cela n'a rien d'étonnant pour qui connait la région, fortement boisée et difficilement accessible, des vallées de la principauté de Porrentruy où se trouve Ederswiler.

A Bisel, Friesen, Largitzen

En juillet 1703, Thiébaut DROMENSCHLAGER, fils de Jacques, charbonnier à Ederswiler, et de feu son épouse Anne SCHWARTZ, épouse à Bisel Anne HOFFSTETTER, fille d'un charbonnier du canton de Soleure. Le couple ira habiter Friesen où naîtra leur fille Anne Barbe en février 1705. A la même époque sont baptisés à Friesen Jean-Jacques et Henri DROMENSCHLAGER. Leurs parents, François et Eve HOCHMANN, viennent d'Ederswiler.

La branche de Largitzen, village qui dépendait au spirituel de Friesen, perdurera à travers les siècles et donnera naissance à la branche d'Altenach (communication de Mme TROMMENSCHLAGER d'Altenach). A Soppe et Folgensbourg En 1693 est inhumé dans le cimetière Saint-Vincent de Soppe-le-Bas Jean, fils de Marc TRUMERSCHLAG et son épouse Anne. Le couple venait de Kiffis, non loin d'Ederswiler. Madame ALLEMAN a relevé dans les anciens registres de Folgensbourg, le mariage en 1748 du veuf Jean TRUMMENSCHLAGER d'Ederswiler avec Elisabeth JUD de Folgensbourg.

A Pfetterhouse et Sondersdorf

Dès 1689, le nom de TROMMENSCHLAGER apparaît à Pfetterhouse, lors du baptême d'Anne Marie, fille de Christian TROMMENSCHLAGER. Enfin, nous notons en juillet 1708 le mariage célébré par un franciscain de Luppach en l'église paroissiale de Sondersdorf entre Jean LAUBER de Sondersdorf et Anne TROMMELSCHLAGER de Kiffis.

 

André GANTER
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Tschirret - Tschieret - Tschirrart - Tschirhart - Girard

Voilà un ancien nom de famille caractéristique des altérations phonétiques dues au dialecte local. En effet, le nom TSCHIRRET et ses variantes proviennent du prénom Gérard. L'altération se produit par le langage: Girard et Gérard donnnant Zschirhart et Tschirart. Cette transformation du "g" en "zsch" puis "tsch" est très localisée dans le secteur sud de Thann où l'on connaît d'autres exemples (TSCHEN, TSCHEILLER, TSCHAMBER...). Les GIRARD et GÉRARD sont très nombreux en France.

A Masevaux, une famille GÉRARD venu du ban de Vagney s'allia aux HAAS et donna naissance à Conrad-Alexandre GÉRARD, premier ambassadeur de France aux Etats-Unis.

Citons, en exemple inverse, la francisation de la famille de Thiébaut TSCHIRHART de Guewenheim qui partit s'installer à Bessoncourt dans le Territoire de Belfort et dont les descendants se firent appeler dès lors GIRARD.

Grâce aux importants travaux de Patrice TSCHIRRET de Husseren-Wesserling, nous sommes aujourd'hui bien renseignés sur les TSCHIRRET. Dès 1505, un certain Marc SCHIRHART habitait Sausheim et en 1573 Jean SCHÜRHART demeurait à Riedisheim (BERGHA).

En 1515, un dénombrement de la vallée de Masevaux indique, parmi les chefs de famille de Guewenheim, la présence de Thiébaut ZSCHYRHART. Ce Thiébaut pourrait être l'ancêtre des TSCHIRRET du secteur.

Vers 1615, Monsche Schirhart possédait des terres au ban de Rammersmatt, biens pour lesquels il versa tous les ans, le jour de la Saint-Martin, une redevance de deux livres au chapitre de Thann. Quelques années plus tard, vers 1621, Ulrich SCHÜRHART, charron à Cernay, était créancier du peintre André GEGIZ.

A Roderen, Conrad TSCHIRHARDT de Guewenheim épousa en octobre 1610 Marguerite FUSCHERON qui décéda en 1616. Conrad se remaria la même année avec Vérène ZWENGER qui lui donna sept enfants. L'inventaire après décès de Conrad fut rédigé le 18 mai 1634 en présence de Bourcard TSCHEILLER, maire de Roderen, et des jurés Thiébaut SOLTNER et Jean DIETRICH.

A Bourbach-le-Bas, Nicolas ZSCHIRET vivait au milieu du XVIIè siècle avec son épouse Madeleine SUNLER de Ribeauvillé. Le couple eut sept enfants qui s'allièrent aux WASEN, GASSER, BOSSLER ET MEYER. En 1681, lorsque Conrad DE ROSEN, maître de camp, prit possession des seigneuries de Bollwiller et Masevaux, il fit rédiger un état dans lequel figurait, pour Bourbach-le-Bas, Nicolas ZSCHIRARTH en tant que possesseur d'un champ. A cette époque, le système décimal n'était pas encore en vigueur et la surface de son champ était estimée en quantité de semence de seigle nécéssaire pour l'ensemencer, en l'occurence un boisseau. L'inventaire des biens réalisé au décès de Nicolas en 1694 indique qu'il possédait une maison avec cour, grange, étable, le tout sis au village de Bourbach-le-Bas contre le mur d'enceinte de l'église. Suivant la coutume de Haute Alsace, le fils benjamin hérita de la maison paternelle. Le même document apprend que le défunt possédait des vignes derrière l'église de Bourbach.

De Bourbach est issu Melchior TSCHIRRET, fils de Nicolas, qui eut une descendance à Thann suite à son mariage avec Anne-Marie LUTTENBACH. Parmi ses enfants, Michel eut à son tour un fils prénommé Martin. Ce dernier épousa à Thann en 1746 Marie-Madeleine BRUCKERT. En 1751 il assuma, avec trois autres Thannois, la fonction convoitée de garde-vigne. Il passa l'automne à surveiller les vignes depuis la cabane des bangards. Pour tuer le temps, il réalisa avec ses trois compagnons un panneau commémoratif peint, représentant le couronnement de la vierge. Aux angles de ce panneau, conservé maintenant au musée historique de Thann, figurent leurs armoiries. Celles de Martin TSCHIRRET représentent un cep de vigne surmonté d'une serpette.

Vers 1632 décéda Jean TSCHIRHART qui laissa neuf enfants. Il était problablement l'ancêtre des TSCHIRHART du secteur de Soppe. Dès le milieu du XVIIè siècle, ils étaient déjà très nombreux à Soppe. La plupart du temps, ils étaient artisans, charrons et forgerons. Ils s'allièrent durant ce siècle aux AFFHOLDER, MANIGOLD, WADEL, KIEFFER, KUENEMANN.

A l'époque révolutionnaire, et surtout avec la création de l'état civil, les patronymes ont été stabilisés et les branches TSCHIRRET et TSCHIRHART se sont définitivement scindées. Originaire de Soppe, Jean-Georges TSCHIRHART épousa en 1668 Marie-Anne WADEL, veuve RIFF, de Mortzwiller. Ils eurent cinq enfants. Jean-Georges épousa en secondes noces à Sewen, sous le nom francisé de GIRARD, Marthe WEISS d'Oberbruck qui lui donna une fille Agnès. Après le décès de cette seconde épouse, il convola en troisièmes noces avec Suzanne WALGENWITZ de Lauw. Dès 1689, Jean-Georges était propriétaire d'un moulin à foulon à Mortzwiller. En 1703, il donna en location son moulin, alors moulin à farine, pour une durée de deux années à Ours HOFFSCHIRER de Bourbach. La redevance était de deux boisseaux de blé. Jean-Georges apposa sa marque au bas de cet acte: une charrue stylisée. Le moulin de Mortzwiller n'existe plus mais le souvenir en est aujourd'hui conservé par la rue du Moulin dans le prolongement de laquelle subsistent les étangs qui servaient à réguler l'eau du canal d'alimentation de la roue à aube.

A l'époque révolutionnaire, plusieurs membres de la famille furent soldats dans différents régiments. Citons François-Joseph TSCHIRHART, dit GÉRARD, natif de Mortzwiller, engagé en 1791 au 5ème Régiment de Hussards. Gravement blessé et mutilé, il demanda en 1799 une pension militaire (recherches de Hervé DIERSTEIN aux archives de l'armée à Vincennes).

Comme beaucoup de familles de la région, les TSCHIRHART ont participé à l'aventure américaine. En 1844, Nicolas quitta l'Alsace pour le Nouveau Monde. Ses descendants vivent à Castroville au Texas où la maison de son fils, Sébastien, est pieusement conservée. La famille, nombreuse, est revenue sur la terre de ses ancêtres en 1990 (voir la notice sur cette famille dans l'ouvrage "Medina County History" paru en 1991).

 

André GANTER
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Walter - Walther - Walder

WALTER est un nom de famille qui provient d'un ancien prénom d'origine germanique: Walther. Ce prénom a donné naissance à de nombreux patronymes dont la forme française est GAUTHIER et ses variantes. Le prénom est très en vogue du VIè au XIIè siècle et se retrouve dans de très nombreux nécrologues, obituaires, polyptypes, sacramentaires, etc...

Une étude du CNRS sur le sujet a été publiée en 1971 ("Les noms de personnes sur le territoire de l'ancienne Gaule du VIè au XIIè siècle"). Il est donc logique de trouver de nombreuses familles WALTER (WALTHER, WALDER) sans liens les unes avec les autres.

Les WALTER sont présents très tôt dans le Sundgau. L'historien Thiébaut WALTER, dont nous parlerons plus loin, avait relevé des porteurs de ce nom dès 1274 à Hundsbach et 1394 à Bruebach.

En 1543, Thiébaut WALTHER habite Burnhaupt-le-Haut. En 1676, Jean et Georges WALTER de Huningue sont réfugiés à Bâle, ainsi que la veuve de Zacharius WALTER de Niffer.

En 1698, Martin WALTER de Bettendorf possède un cheval. En 1658, Jacques WALTER d'Ueberstrass quitte le Sundgau et va s'installer à Emmendingen. Il est le fils du forgeron Pierre WALTER et de son épouse Hélène SCHERER.

En 1770, une branche WALDER s'installe à Altenach (mariage de Joseph WALDER avec Marie Anne MARBACH). Le 19 mai 1732, dans le moulin à farine de Georges ROSENBLATT à Bettendorf, Marguerithe WALTHER, veuve de Jean-Jacques RITZMANN, dicte ses dernières volontés.

Les Walter de Ballersdorf

Très ancienne famille de ce village, elle a été étudiée par l'historien Thiébaut WALTER. Maire de Rouffach, Thiébaut WALTER nacquit en 1867 à Ballersdorf, fils de Thiébaut WALTER et de Marie-Anne HOFF de Fulleren. Enseignant, on lui doit de très nombreuses publications historiques. Nous-mêmes avons souvent recours à deux d'entre-elles: "Alsatia Superior Sepulta", ouvrage où WALTER a relevé les anciennes pierres tombales de Haute-Alsace, et "Urkunden und Regesten der Stadt Rufach", en plusieurs volumes qui contienent toutes les chartes anciennes citant la ville de Rouffach. Les travaux portant sur sa famille ont été repris par le généalogiste D. HAURY qui a complété les recherches.

Le maire Jean Walter Thiébaut WALTER fait remonter ses origines à Jean WALTE, époux de Salomé TSCHUL. Décédé en 1669, ses biens sont partagés entre ses enfants en 1676. Grâce à cete état (retrouvé par D. HAURY), nous savons que la maison familiale, avec la cour et la grange, se trouvait au haut du village de Ballersdorf. Ce bien était estimé à 440 livres (monnaie de Bâle). Suivant la coutume en usage (coutume dite de Ferrette), la maison est revendue au plus jeune fils, Jean WALTER. Ce dernier marie Anne ABT; ils auront une nombreuse descendance. En 1662, pour avoir démenti le maire en exercice, Jean WALTER devra payer une amende de 2 livres et 10 sols.

Quelques années plus tard, il sera lui-même maire du village. Un de ses petit-fils, Jean Thiébaut WALTER, décédera à Ballersdorf en 1792 et sa pierre tombale sera transférée en 1880 dans le nouveau cimetière du village. Le curé Jean-Léonard Walter Fils de Morand WALTER (lui-même fils de Jean et de Salomé TSCHUL), Jean-Léonard, sera ordonné prêtre le 13 avril 1655 après avoir fait ses études au séminaire de Porrentruy. Il administrera Altenach et Ballersdorf (Louis KAMMERER). Il portait comme armoiries "d'or à un carnage couvert et couronné de feuilles de sinople, naissant à demi-corps d'un mont de trois coupeaux de même, et tenant sur son épaule un arbre arraché de sinople" (Armorial de la Généralité d'Alsace). Famille importante de Ballersdorf (en 1698, les WALTER ne possédaient pas moins de neux chevaux et 6 boeufs, ce qui représentait quatre attelages complets), les WALTER ont fortement contribués à l'histoire du village. Après plus de trois siècles et demi de présence, ils sont toujours nombreux sur les terres de leurs ancêtres.

André GANTER
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