Lexique

de termes rencontrés dans les actes anciens

afin d'avoir une définition de noms de métiers aujourd'hui disparus, ou également d'institutions administratives, fiscales, ou religieuses de l'Ancien Régime.

Echevins : anciens officiers municipaux qui composaient avec le Maire les corps de ville, à l'instar de nos actuels Conseillers Municipaux. L'échevinage était principalement usité dans le nord de la France, Artois, Flandre, Hainaut. Les échevins, outre l'administration de la cité, exerçaient la justice. C'étaient des notables désignés par le seigneur local, ou par l'Intendant. Ils disposaient d'une certaine aisance.

Intendance : La plus importante circonscription administrative de l'Ancien Régime, tandis que la Généralité était une circonscription financière des pays d'élection. En fait toute distinction avait disparu en 1789 et les deux appellations étaient couramment employées l'une pour l'autre Il y avait 34 Intendances à la veille de la Révolution.

Sergents : Dans les cités, les sergents étaient des officiers de justice chargés des arrestations, ajournements, significations, etc... Leurs fonctions tenaient à la foi de celles du sergent de ville et de l'huissier actuel.

(D'après le "Dictionnaire des Institutions de la France au XVIIème et XVIIIème siècle" de Marion)

Quartiers: les quartiers constituent l'ensemble des ascendants d'un individu pris à la même génération. Exemple : la VIIème génération ascendante se compose de 64 quartiers. Autrefois et encore naguère, le terme de "quartiers" s'employait seulement pour l'ascendance des familles du Second Ordre. Aujourd'hui, cette acception s'est étendue aux ascendants de tous les citoyens ou, avant 1789, de tous les sujets du Roi.

Mulquinier

"Mulquinier" dont les variantes sont "Mullequinier", "moullequinier", "meulequinier", est en rapport avec la "mulquinerie", locution picarde désignant le commerce (ou la fabrication) des toiles écrues. Le mot dériverait de "moloquin" (ou molochin), couleur, puis étoffe teinte dans cette nuance, enfin tous tissus écrus.

Référence : "Dictionnaire de l'Ameublement et de la Décoration" de HAVRD, Paris Georges Barouges, 1887-89, T. III, pages 870 et 1027.

Le mulquinier est l'ouvrier qui tisse les toiles fines, linons et batistes (toiles de lin) appelées "toilettes". La capitale de la mulquinerie était Cambrai dans le Nord. Le "marchand de toilettes" est celui qui vend les travaux du mulquinier (bien souvent le mulquinier lui-même).

Mendiant

"La pauvreté est une exigence commune, requise même des riches. Les frères mendiants forment les partisans les plus zélés de l'œuvre d'éducation des consciences demandée par le IVe Concile de Latran. Les manuels de confesseurs, dont ils furent les principaux auteurs, témoignent d'un effort d'adaptation aux problèmes de la Société urbaine. L'un des premiers, celui de Thomas de Chobhonn, considère l'indigence comme un état et la mendicité comme un métier".

Les pauvres au Moyen-Age, par M. MOLLAT, Hachette, 198, page 157.

 

"La ville de Cambrai, cité toute cléricale, et par Conséquent essentiellement charitable, était un séjour commode pour les mendiants. Aussi s'y montraient-ils nombreux et avides... Le jour des obsèques de Paul de Reux, chanoine de Cambrai, mort le 6 décembre 1491, comme on donnait dans la cour du palais une pièce de monnaie à tous venants, il y vint une si grande foule de mendiants que la place Notre-Dame devant le palais en était remplie, et que quand on en a ouvert les portes du palais pour distribuer l'aumône, ceux de derrière boutèrent si fort, que ceux de devant furent abattus et piétinés. Il mourut 38 personnes.
Si d'un côté la générosité du clergé avait favorisé le développement de la mendicité, il faut bien dire que d'autre part les calamités, les disettes, les hivers rigoureux avaient concouru à la misère d'un grand nombre de familles... En 1732, Louis XV frappé des immenses proportions que prenait le peuple des mendiants, arrêta des dispositions disciplinaires ayant pour but l'extinction totale de la mendicité... Cependant le nombre de mendiants ne faisait qu'augmenter...
En 1741, le Magistrat défendit de mendier après le soleil couché. Défense à tous les étrangers de mendier dans la ville de Cambrai. Pour distinguer les vrais pauvres, après avoir fait une recherche exacte dans les paroisses, le Magistrat leur donna une plaque de plomb ayant les armes de la ville pour mettre sur leurs habits. Ceux-là seuls, avaient la permission de mendier.
Plusieurs ordonnances royales furent encore rendues au sujet de la mendicité, et on en était à peu prés quitte, lorsqu'arriva la Révolution...
Il y a peu d'années (en 1854) seulement que l'autorité municipale est parvenue à supprimer ce fléau dans Cambrai et sa banlieue. Quant aux villages du Cambrésis, ils en sont encore infestés, et nous avons vu de nos yeux, il n'y a pas longtemps, des bandes effrayantes de mendiants parcourir les campagnes, semant sur leur passage la menace et l'effroi, et prélevant, sous forme de charité, des impôts forcés qui ne laissent pas, même à ceux qui les payent, le mérite d'une bonne action".

Extraits du "dictionnaire historique de la ville de Cambrai et du Cambrésis" de Eugène BOULY (1854), à propos des mendiants et de la mendicité.

Blatier : Marchand de blé sur les marchés.

Fourrier : Celui qui pourvoit au logement des troupes et à la fourniture des fourrages.

Asseurs et collecteurs : Personnes qui répartissent et collectent la taille.

Taille : Impôt direct qui pèse, en principe, sur tous les français, à l'exception de la noblesse et du clergé. C'est un impôt de répartition.

Aînesse : Le droit d'aînesse visait en fait au non-démembrement des fiefs, et de grandes disparités existaient selon les coutumes et les régions dans son application. Contrairement à la croyance générale, le partage égal en l'absence de testament était la règle en ce qui concerne les successions roturières.

Vœux : La mort civile frappait les membres des ordres monastiques ayant prononcé leurs vœux solennels. Elle entraînait notamment pour ceux-ci une incapacité à succéder.

Mariage : Selon le droit canon, l'âge minimum requis pour pouvoir se marier sous l'Ancien Régime était de douze ans pour les filles et quatorze ans pour les garçons, une dispense royale pouvant toutefois être accordée aux adolescents plus jeunes. Le consentement des parents était nécessaire jusqu'à trente ans pour les hommes et vingt-cinq ans pour les femmes.
En fait, l'âge moyen au mariage à cette époque se situe entre 22-25 ans pour les filles et 25-28 ans pour les garçons. Les unions plus précoces ne se rencontrent guère que dans la noblesse, ou sont le fait d'orphelins dont les tuteurs avaient hâte de se débarrasser.
La Convention releva les âges minima à treize ans pour les filles et quinze ans pour les garçons. Le Code Napoléon devait les fixer respectivement à quinze et dix-huit ans.

Parsonnier : Celui qui partage avec un associé, généralement de la famille, l'exploitation d'un domaine, d'une métairie, en vivant à un "même pot - même feu".

Tante (ou oncle) à la mode de Bourgogne (ou de Bretagne)

La tante ou l'oncle à la mode de Bourgogne est la cousine ou le cousin germain de la mère ou du père du concerné.
Exemple : Mon cousin germain sera l'oncle à la mode de Bourgogne de mes enfants.

Clerc

Il faut l'adapter dans le contexte ou on le trouve. Il s'intègre à une foule incalculable de sujets aussi divers. En principe celui qui sait lire, écrire, compter et qui a une fonction. Clerc - cléricus - clerius - clergé

- le clergé régulier : ordres religieux

- le clergé séculier : l'ensemble des prêtres qui n'appartiennent à aucun ordre religieux. Le clerc séculierest une sorte de prêtre non religieux qui vivait dans le "monde" c'est-à-dire hors de la règle d'un monastère. Quelques clercs séculiers ainsi que des Frères Mineurs furent adjoints aux Frères Prêcheurs dan les tribunaux de l'Inquisition qui combattirent l'hérésie cathare en Languedoc vers 1234. Référence : l'Histoire du Languedoc de P. WOLFF, édition Privat

Le dictionnaire Bescherelle (1864) donne une définition très étendue du mot "clerc" que j'aimerais pouvoir vous résumer.

- dans le sens général : celui oui est consacré à l'état ecclésiastique

- dans les paroisses : "clerc de l'œuvre", qui s'occupe de l'œuvre paroissiale

- se disait anciennement de tout homme gradué ou lettré dans le sens de "savant", d'où maintes locutions proverbiales... du temps où seuls les gens d'Eglise étudiaient les belles lettres

- conseiller clerc : conseiller pourvu d'une charge ecclésiastique

- clerc de chapelle : au service de l'aumônier ou du chapelain

- clerc d'office : officier de bouche chez les princes

- clerc du secret : appelé aujourd'hui secrétaire d'état

- clerc d'armes : débutant dans le maniement des armes

- clerc de confrérie : qui portait les billets et faisait les autres commissions pour les affaires des corps de marchands ou corps de métier

- par extension, celui qui travaille dans l'étude d'un notaire, d'un avoué ou d'un huissier, d'un avocat, d'un commissaire

- clerc des requêtes :chargé d'instruire les instances du palais

- dans la marine "clerc de guet" : officier chargé d'assembler le guet dans les ports.

- clerc laïc: Sous l'ancien régime, étudiant en théologie qui, ayant reçu les ordres mineurs, n'avait pas prononcé les vœux définitifs de célibat et de chasteté. Il pouvait donc se marier et exerçait souvent les fonctions de magister ou instituteur et pourquoi pas de greffier dans des justices secondaires.

Conseil Général de la Commune: Appellation, à l'époque révolutionnaire, de notre actuel Conseil Municipal.

Audiencier-Greffier En plus du travail de greffier, le travail de l'audiencier était celui d'un huissier chargé d'appeler les causes, cumul qui se comprend dans une petite ville.

Fief

Domaine noble relevant du seigneur d'un autre domaine, concédé sous condition de foi et hommage et assujetti à certains services et certaines redevances. D'abord les seigneurs purent les ôter à leur volonté, ensuite les assurèrent pour un an et après les donnèrent pour la vie. Celui qui avait le fief avait aussi la justice.

Fief servant Se disait d'un fief pour en indiquer la dépendance.
Celui dont il relevait était fief dominant.

Franc fief Fief possédé par un roturier avec concession et dispense du roi, les fiefs étant possédés par les nobles.

Fief suzerain Fief ne relevant de personne ou qui ne relevait que de la couronne.

Fief de corps Ou celui dont le vassal était tenu par l'hommage lige.

Fief pairie Auquel la dignité de pair était attachée au grand fief.

Seigneurie
1) Droit du seigneur sur une terre et sur tout ce qui en relève
2) Mouvances, droits féodaux d'une terre indépendamment de la terre même
3) Territoire sur lequel s'étendait l'autorité du seigneur.

Terroir Terre considérée par rapport à l'agriculture.

Paroisse Territoire où s'étend la juridiction spirituelle d'un curé.

Communauté Participation en commun, société soumise à une règle commune, corps des habitants d'une ville, d'un village, ayant reçu charte qui leur donnait le droit de se gouverner eux-mêmes.

Barrilier (en 1576) Celui qui voiture le vin, tonnelier.

Extrassier (en 1576) "Estrassier général des gabelles de Provence". Il doit s'agir d'un inspecteur des gabelles ou un attaché à l'administration de cette gabelle.

Papiaire (en 1583) Sûrement synonyme de "papetier" qui signifie fabricant de papier.

 

Coltineurs, débardeurs : qui déchargent les marchandises ;

Rouleurs : qui roulent les tonneaux ; Sabliers : qui extraient les sables du fond ;

Déchireurs : qui démolissent les bateaux hors d'usage ;

Tafouilleux : sorte de chiffonniers de la Seine qui scrutent le fleuve et vont y repêcher la bûche arrachée au train de bois ou la pièce de linge emportée du lavoir ;

Carapats : qui pataugent dans l'eau à longueur de journée s'offrant à rendre de menus services aux marins ;

Maître de pont ou Avaleurs de nefs : qui "avalent " les bateaux (les font descendre en aval)

Agrichon : Surnom donné aux charpentier sédentaire par opposition aux charpentiers "passants".

Bons-Enfants : Compagnons charpentiers.

Coterie : Compagnon tailleur de pierres, puis par extension, couvreur et plâtrier, maçon, terrassier et scieurs de long.

Prévôté : Juridiction dans laquelle sont instruits les procès entre les habitants (non privilégiés).

Procureur fiscal : officier exerçant le ministère public auprès des justices seigneuriales.

Messiers : Gardes-champêtres à titre temporaire. Champart : Part de la récolte destinée au seigneur.

REGRATTIER : Marchand de sel.

GRENETIER : Administrateur d'un grenier à sel.

MARGUILLIER : Personne qui administre les biens d'une fabrique (paroisse).

PHYSICIEN : Nom donné autrefois en France, et aujourd'hui encore en Angleterre (physicien) aux médecins . Quelquefois synonyme de prestidigitateur, illusionniste.

TAILLANDIER : Fabricant d'outils pour tailler.
TAILLANDERIE : Comprend la fabrication des outils propres à tailler : haches de charpentiers, planes de charron, couperets, limes de tous calibres et de toute espèce, fers de rabots, ciseaux de menuisier et de sculpteur, rabots à pierre et à plâtre, calibres de moulures, serpes, cognées, doloires, coutres, faux, cisailles, piques, bêches, houes etc... et la coutellerie en tous genres.

TEXIER : Ancien nom des ouvriers en toiles, canevas, linges ouvrés. Nota : Il paraît y avoir les synonymes suivants : tixier, tessier et tissier, ainsi que tisserand. J'ai vu souvent "tissier en toile".

RAVAUDEUR ou REVAUDEUR : Dans les campagnes le ravaudeur était celui qui raccommodait les vieilles hardes à l'aiguille, rapiéçaient les vieux vêtements, cela avant 1860.

Chasse marée

28.09.1500 - Les chasse-marée de Paris sont autorisés à acheter le poisson directement des pêcheurs et au meilleur compte possible.

14.09.1511 - Arrêt du Parlement faisant défense de troubler les chasse-marée dans l'achat des poissons de mer, sur les côtes de Normandie.

1514/1567 : Différents arrêts et lettres patentes autorisent les chasse-marée à suivre directement leur chemin jusqu'à Paris sans être arrêtés par les seigneurs des lieux.

21.11.1565 - Arrêt du Parlement au sujet de l'approvisionnement de poissons de mer à Paris : "... afin que les marchands chasse-marée eussent plus grande affection et fussent plus enclins à amener marchandises en la ville de Paris. Le roy Jean (ordonnance de 1351 - titre VIll art. 39) et ses successeurs Roys leur auraient octroyés plusieurs beaux droicts et privilèges desquels ils auraient toujours jouy comme encore font de présent, continuant toujours la chasse ordinaire de la dite ville. ... comme les pescheurs et marchands pour empescher l'avitaillement de la dite ville de Paris et faire cesser la chasse ordinaire ne veulent vendre aux chasse-marées d'icelle ville de Paris, de leurs marchandises et poissons, plutôt que ausdits étrangers ou aux autres habitants du lieu, à vil prise, qui les revendent après auxdits chasse-marées à prix raisonnable, qui seroit chose grandement préjudiciable tant pour l'intérêt du Roy que pour le public... ordonne que lesdits pescheurs et marchands desdits lieux de Boulogne, Bergues et autres lieux et ports de mer circonvoisins seront tenus et contraints par toutes voyes et manières deues et raisonnables à bailler et distribuer aux chasse-marées ordinaires, pour la chasse et fourniture de Paris, premièrement et avant tout autre leur poisson et à prix raisonnable, sur peine de tout despens, dommages et intérests et d'amende arbitraire, le tout suivant les ordonnances "

Bulletin du rapport de police secrète - 15 pluviose an 13 (Lundi 4 Février 1805) Iles d'Houat et d'Hoëdic* .
Le général Chambarlhac vient d'envoyer un détachement occuper ces îles que les Anglais ont abandonnées. Les habitants ont refusé leurs chasse-marées pour porter de l'eau aux Anglais.
(Extrait de : "La Police Secrète du 1er Empire" - Bulletins quotidiens adressés par Fouché à l'Empereur) - Tome 1 - Ernest d'Hauterive - 1908) Archives Nationales - Salle des Inventaires - 15/76/l/2/3/4/5.

* Les îles d'Houat et d'Hoëdic sont dans le département du Morbihan.

Annates Droit payé au Pape à chaque mutation de bénéfice ecclésiastique (souvent l'équivalent du revenu de la première année)

Aveu Texte rédigé par un homme de loi décrivant de façon très précise les terres tenues d'un seigneur et les droits de celui-ci sur ces terres. L'aveu est régulièrement renouvelé et ne doit comporter aucune erreur, sinon le paysan doit le faire rédiger à nouveau à ses frais.

Banalités Taxes perçues par le seigneur pour l'utilisation du moulin, du four et du pressoir. Ces équipements sont un monopole seigneurial et les paysans ne peuvent se construire un moulin ou un four personnel ; dans certaines paroisses le seigneur tolère l'utilisation de moulins à bras mais à condition de payer un droit qui compense la perte ainsi enregistrée.

Bénéfice Revenu d'un bien appartenant à l'Eglise, attribué à un clerc pour lui permettre de subvenir à ses besoins. Certains ecclésiastiques cumulent ces bénéfices malgré les interdictions répétées.

Boisseau Unité de capacité, variant suivant les régions (de 30 à 50 l. environ).

Capitation Impôt royal direct, crée en 1695. La Bretagne s'est abonnée pour 180.000 livres mais les nobles qui auraient dû payer leur part, ont profité de leur influence aux Etats provinciaux pour se faire exempter et ce nouvel impôt pèse surtout sur les paysans.

Casernement Obligation de loger les soldats lors de leur passage.

Casuel Droits payés au curé pour les messes, baptêmes, mariages, enterrements. Ces droits étaient très impopulaires.

Commende Les abbayes en commende sont dirigées par des clercs séculiers, voire parfois par des laïcs, le plus souvent absents, qui se contentent de toucher une part importante des revenus. Ceci contribue à la crise du clerge régulier au XVlIle siècle.

Commission intermédiaire Organisme permanent des Etats provinciaux, composé de députés des trois ordres et chargé d'appliquer les décisions de l'assemblée et de préparer les sessions.

Committimus Privilège permettant de faire évoquer une cause directement devant une haute juridiction. Il est réservé à la haute noblesse.

Communs Terres appartenant à la communauté des habitants de la paroisse et constituées le plus souvent de landes, bois et pâturages. Les seigneurs qui connaissent des difficultés de trésorerie au XVlIle siècle sont parfois tentés de les confisquer ou de les partager proportionnellement aux propriétés existantes, ce qui les avantage.

Corvée Impôt royal en nature : les citoyens doivent contribuer à l'entretien des routes et des canaux en fournissant un travail gratuit. En réalité, cet impôt pèse surtout sur les paysans. Il y a aussi des corvées seigneuriales, très diverses.

Dîme Redevance perçue par le clergé, équivalent théoriquement au dixième des récoltes mais en réalité très variable. Elle porte surtout sur les grains et sert à l'entretien des édifices du culte, du clergé et des pauvres de la paroisse mais elle a souvent été détournée de son but primitif et une abbaye lointaine ou un seigneur perçoit la dîme, ne laissant au clergé local que la "portion congrue".

Dimes vertes Dimes portant sur le sarrasin, les pois, le lin, le chanvre, etc...alors que les "grosses dîmes" portent surtout sur les grains.

Fouages Impôt royal direct, perçu par feux, équivalent breton de la taille. Le nombre de feux attribué à chaque paroisse n'est plus le nombre réel de foyers existants.

Fran-Alleu ou Alleu Terre libre de toute redevance seigneuriale ce qui constitue une exception.

Franc-Fief Droit frappant les terres nobles détenues par des roturiers pour remplacer le service militaire théoriquement dû au suzerain en échange du fief. Ce droit est payé au Roi tous les 20 ou 30 ans et lors des successions.

Fuies Sortes de colombiers que seuls les seigneurs peuvent posséder et dont les pigeons ravagent les récoltes des paysans.

Garenne Réserve de gibier, appartenant au seigneur qui seul à le droit de chasse. Les paysans se plaignent souvent des dégâts causés par ce gibier à leurs récoltes.

Général de la Paroisse Assemblée de la paroisse qui gère les biens communs et ceux de l'église, organise la vie communautaire et repartit les impôts. Elle est généralement constituée par les propriétaires et les grands fermiers ou métayers.

Lettre de cachet Ordre du Roi ou de son représentant, permettant d'emprisonner quiconque sans jugement. C'est le symbole de l'arbitraire.

Lods et Ventes Droit payé au seigneur lors de la vente d'un bien ou de sa transmission par heritage. Il équivaut le plus souvent au 1/8 du prix de vente.

Milice Armée de réserve, constituée par tirage au sort parmi les hommes de 20 à 40 ans. Chaque paroisse doit entretenir autant de miliciens qu'elle paie de tranches de 2.000 livres d'impôts. Ces miliciens servent surtout de garde-côtes pendant les guerres. Ce premier service obligatoire. pesant très légèrement sur la population, est cependant honni des paysans qui sont les seuls à ne pas bénéficier d'exemptions.

Patronage Le patron de la paroisse est celui qui en nomme le desservant. Il s'agit le plus souvent de l'évêque mais il arrive encore que ce soit l'abbé d'une abbaye fort lointaine ou encore le seigneur descendant de celui qui avait fait construire l'église.

Péages Taxes perçues à certains endroits sur les routes (par exemple, sur les ponts).

Portion congrue Part de la dîme que le "gros décimateur" doit fournir au curé de la paroisse sur laquelle il lève cette dîme. Des lois avaient essayé de garantir un minimum de 700 livres pour les curés et de 300 livres pour les vicaires. Les curés avaient la plupart du temps des bénéfices pour arrondir leurs revenus mais les vicaires devaient souvent se contenter de ce minimum.

Rôle Liste des imposés et des sommes dues.

Sénéchaussée Circonscription de justice royale en Bretagne et dans le midi de la France (dans le Nord, elle se nomme bailliage). C'est le premier degré de la justice royale et l'accusé peut faire appel devant le Présidial ou le Parlement. Il y a aussi des sénéchaussées seigneuriales.

Traite Taxe perçue sur le circulation des marchandises (douanes intérieures).

Trève Chapelle servant de succursale à l'église principale dans les paroisses étendues. Elles ont souvent donné naissance à des communes après la Révolution.

Vingtième Impôt royal créé en 1749 et 1756 pour essayer de faire payer tous les citoyens proportionnellement à leurs revenus (théoriquement 1/20 de ces revenus). Mais très vite les privilégiés réussirent à se faire exempter.

Chevaucheur Selon l'encyclopédie du XlXe siècle : Bande de pillards qui, au XIle siècle, exerçaient sur les parisiens le droit de prise. Selon le dictionnaire des métiers : Officier des eaux et forêts qui remplissaient à-peu-près les mêmes fonctions que les sergents traversiers ou dangereux. C'était aussi le nom des Maîtres des Postes, par un édit du 19 juin 1694. Leur fonction de monter à cheval sans retardement et conduire en personne tous et chacun des courriers et personnes envoyé de la part du Roi. C'était aussi les courriers du cabinet et devaient porter en poste les ordres du roi ou les paquets du Grand Ecuyer ou des ministres à la suite desquels ils sont attachés. En 1736, ils étaient à Paris au nombre de 12 et touchaient 365 livres de gages. (En somme les ancêtres du facteur).

Gardes-Marteaux Officiers des eaux et forêts créés par Henri III en 1583. Ils avaient la garde du marteau avec lequel on marquait, au moment des ventes les bois que l'on devait couper dans les forêts du roi. Le garde-marteau assistait aux audiences de la maîtrise des eaux et forêts. Il y avait voix délibérative, pouvait même présider en l'absence du maître et des lieutenants. Dans les bois, il était tenu d'opérer lui-même et ne devait confier à personne son marteau.

Journal Mesure agraire établie sur la quantité moyenne de terrain qu'un homme peut labourer en un jour. En Saintonge, le journal valait 33 ares 33 centiares.

Regrattier Celui qui pratique le regrat, c'est-à-dire qui vend certaines denrées au détail et en seconde main (et pas seulement du sel). Ce terme faisait partie du vocabulaire employé aux Halles de Paris pour désigner des petits marchands détaillant plus ou moins clandestinement des denrées provenant du marché de gros. Boileau parlait déjà de "regrattiers de pain", pratique alors interdite.

Grenetier Désignait soit le marchand de grains et de graines, soit l'officier du grenier à sel qui jugeait en première instance des différends relatifs aux gabelles. La juridiction dite du grenier à sel était composée d'un président, d'un grenetier, d'un contrôleur, d'un procureur du roi et d'un greffier. Sa compétence comportait notamment les contraintes pour devoir de gabelle, l'infidélité des voituriers, le faux saunage et l'usage du faux sel.

Marguillier Etait primitivement le gardien de la matricule, registre des noms des personnes qui recevaient les prétendes et aumônes de l'Eglise et il appartenait alors au clergé. D'autres étaient des aides du sacristain. Bien plus tard, administrateur d'une fabrique ou d'une confrérie. Certains paroissiens éminents ou généreux recevaient le titre de marguillier d'honneur.

Avoué Sous l'Ancien Régime, le "seigneur avoué" était un seigneur qui se chargeait d'être le protecteur, le défenseur des droits d'une église. Par exemple, tel seigneur de Grand Rozoy, en Soissonnais, était "seigneur avoué de Chacrise", village voisin qui était possession de l'évêché de Soissons.

Chasse-motte Les seigneurs qui avaient un moulin banal pouvaient empêcher les meuniers étrangers de venir quêter la mouture dans l'étendue de leur banalité, Le terme de "chasse-mouture" pouvait désigner la personne chargée de surveiller le territoire sur lequel existait l'obligation de faire moudre le grain au moulin de la circonscription seigneuriale moyennant redevance.

Taillandier Si ce nom était celui de qui fabriquait des outils propres à tailler, il servait aussi dans la langue ancienne à désigner le tailleur d'habits. On trouve dans les ordonnances des rois "de 1481" les maistres des mestiers de taillandiers et "prépoinstiers".

Texier Au XIle siècle, le tessier ou teissier est le tisserand et le verbe tistre signifie indifféremment tisser, filer ou broder. Au XlIle siècle, le "livre des métiers" d'Etienne Boileau parle de tisture (tissage) et l'on dit tissier pour tisseur ou tisserand alors que le tisseur de lisses, le lisseur qui était fabricant de tapisseries de haute lice (ou lisse). Texier semble plus près du latin "texere" (tisser).

Bourgeois de Paris 1263. Les premiers bourgeois furent adhérents à la société de navigation fluviale. Leur puissance est due à leurs oeuvres et en particulier aux embellissements de Paris.
Vers 1450 (sous Charles Vll). Les lettres de bourgeoisie s'obtenaient sur demande, en justifiant de la résidence et n'impliquaient pas le baptême dans l'une des paroisses parisiennes.
Au temps de Molière, certains donnaient un sens particulier au mot bourgeois : vulgaire, commun.
Cependant, dans une cité, c'est le citoyen qui jouit de tous ses droits. Charles Normand a donné cette définition : "Au point de départ du mot, le bourgeois est le citoyen d'une bonne ville, ayant à l'ordinaire pignon sur rue et possédant un droit spécial qui rappelle vaguement l'antique droit de cité : c'est le droit de bourgeoisie qu'il a hérité de son père ou acquis à beaux deniers comptants... La bourgeoisie telle qu'on l'entend au XVIle siècle couvre un vaste domaine singulièrement indéterminé".
Par ordonnance du 9 Août 1371, Charles V, dit le Sage, décide que les "bourgeois de Paris peuvent tenir fiefs et arrière-fiefs et jouir du fait de noblesse" ce qui est à l'origine du proverbe "en la noble ville de Paris, tous sont bourgeois et il n'y a gens de poste" c'est à dire point de serfs.
Cette faculté allait diviser la population en deux classes : - les grands bourgeois - le menu peuple

Extrait du livre de Héron de Villefosse : "Les Bourgeois de Paris"

 

Redimer : ville s'étant rachetée pour se délivrer de l'impôt de gabelle.

Ferme générale : convention par laquelle le roi déléguerait à des particuliers le droit de percevoir certains revenus publics.

Minot : Ancienne mesure de capacité valant un peu plus de 39 litres à Paris. Ailleurs, il valait une moitié de mine.

Mine : Ancienne mesure de capacité qui valait la moitié d'un sétier.

Setier : Ancienne mesure de grain ou de liquide différente selon les lieux. 1/2 setier était aussi appelé 1/2 chopine.

Chopine: Ancienne mesure de liquide contenant la moitié d'une pinte, c'est à dire près de la moitié d'un litre.

Pinte : Mesure dont on servait pour mesurer les vins et autres liquides au détail et qui était de différente grandeur selon les lieux. La pinte de Paris valait un peu moins d'un litre.

Livre : Poids contenant un certain nombre d'onces plus ou moins selon les différents usages des lieux et des temps, qui valait à-peu-près§s un demi-kilo. A Paris et dans une grande partie de la France la livre était de 16 onces.

Once : Ancien poids qui formait la 8eme partie du marc ou la 16eme partie de la livre de Paris. A Paris, l'once valait 30 gr. 59.

Marc : Egal 1/2 livre et contenait 8 onces.